Le Riaï est un mot très à la mode en Aïkido depuis quelques temps. Mais qu’est ce que c’est?riai-kotegaeshi

Le Riaï en Aïkido est ce lien qui existe entre des techniques apparemment différentes mais qui ont la même logique de fonctionnement, la même « identité ».

Prenons par exemple kotegaeshi et iriminage ura. Cela semble au demeurant deux techniques différentes, pourtant si on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la gestuelle au niveau du poignet pour kotegaeshi est identique à la gestuelle sur le corps de uke pour iriminage ura – ne change en réalité entre ces deux techniques que la profondeur de l’entrée.riai-iriminage

Dans cette perspective de « lien technique » le Riaï peut se retrouver entre les différentes formes de travail que propose l’Aïkido: entre le taijutsu (travail à mains nues) et le Bukiwaza (techniques d’armes) et Bukidori – le jo-dori, le taichi-dori et le tanto-dori (désarmement du bâton, du ken et du poignard).

A quel moment travaille-t-on le Riaï?

Ce lien entre les différents mouvements ne peut être perçu que lorsque le pratiquant possède un certain bagage technique lui permettant de faire les comparaisons pour trouver les similitudes.
Le débutant dans un premier temps apprend à reconnaître, nommer, identifier, classer par catégories les techniques et les principes de base.
Ensuite, au fur et à mesure de ses progrès, sa vision change. Il fait des regroupements, puis des liens entre certaines techniques. Il a acquis un certain nombre de connaissances et de compétences pour aborder le Riaï.

 

Le Riaï entre les différents Budo

Le Riai peut s’appliquer de manière intrinsèque à l’aïkido, mais aussi s’étendre à d’autres  Budo.
C’est ce que nous tentons de faire dans le cadre de l’UAM à l’occasion de stages pluridisciplinaires.
Chaque discipline a sa logique de fonctionnement qui repose sur des fondamentaux énoncés par son fondateur. Les activités étant différentes, la recherche du Riaï s’applique non pas aux formes techniques mais bien aux principes qui les animent. Il s’agit de les identifier sans pour autant s’éloigner des bases de son art martial. Vouloir tout mélanger ne nous mènerait nulle part.
Ce qui nous fait dire « des principes communs par des voies d’accès différentes ».
Un des objectifs est sans aucun doute la prise de conscience des principes universels que l’on peut s’approprier grâce à une pratique rigoureuse qui au final modèle nos esprits.
Corps et esprit unifiés à travers la pratique, c’est peut-être aussi cela le Riai ?

Alain Buchheit